Un Saint-Valentin… Seul mais pas sans amour !

Un Saint-Valentin… Seul mais pas sans amour !

Julien avait une philosophie simple : mieux vaut être seul que mal accompagné, surtout le 14 février. Il avait vu assez de posts Instagram dégoulinants de roses rouges, de photos de coupes de champagne à deux, et de couples se promettant l’éternité pour savoir que tout ça ne faisait que masquer des disputes sur la température idéale du lave-vaisselle. Cette année, il avait un plan bien à lui.

Un plan qui incluait une bière artisanale, une pizza quatre fromages, et, cerise sur le gâteau, un film… très particulier. Pas le genre de blockbuster qu’on regarde entre potes avec un bol de popcorn, mais plutôt celui qu’on visionne seul, lumière tamisée et imagination au taquet.

Il s’était préparé avec soin. L’appartement était rangé, les stores bien fermés – question de sécurité émotionnelle, on ne sait jamais. Il avait revêtu son jogging préféré, le genre qui disait clairement : Je n’attends personne ce soir, mais je me respecte quand même.

Une fois installé dans son canapé, il lança le film qu’il avait sélectionné après de longues minutes d’hésitation. C’était un classique, un chef-d’œuvre du genre avec un scénario si prévisible qu’il pouvait deviner les répliques avant qu’elles ne soient prononcées. Mais ce n’était pas pour le scénario qu’il était là.

La première scène le fit éclater de rire. Une « coach sportive » en brassière de fitness trop petite débarquait chez un client torse nu et couvert de sueur. « Vous avez besoin d’un entraînement intensif ? » demanda-t-elle avec un sourire plein de sous-entendus.

— « Oh oui, je suis prêt à transpirer, » répondit-il, visiblement très convaincu.

Julien manqua de renverser sa bière en riant. « Sérieusement, qui écrit ces dialogues ? C’est pire qu’un épisode de Sous le soleil ! » murmura-t-il.

Mais plus le film avançait, plus il se laissait happer. Les rires se firent plus rares, remplacés par un intérêt croissant pour l’intrigue – ou du moins pour les personnages principaux, très bien mis en valeur par des angles de caméra stratégiques.

Il posa sa bière, s’installa plus confortablement, et se laissa emporter par l’ambiance. Le film jouait à fond sur les clichés, mais Julien n’était pas là pour juger. Son souffle devint légèrement plus profond tandis que les scènes devenaient plus explicites.

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. « Bon, on va dire que je participe à l’effort artistique, » plaisanta-t-il pour lui-même en ajustant un coussin derrière son dos.

Rapidement, il ne pensa plus à rien d’autre qu’à ce qu’il voyait à l’écran. Chaque mouvement, chaque échange de regards surjoués l’entraînaient dans un scénario bien plus captivant que ce qu’il aurait imaginé au départ. Sa respiration s’accéléra. Le monde extérieur n’existait plus.

Quand le générique de fin roula, Julien resta un moment immobile, étendu sur son canapé, son t-shirt légèrement froissé et un air satisfait sur le visage. Il regarda autour de lui : la boîte de pizza était vide, la bière terminée, et… un détail attira son attention.

Sur la table basse, une boîte de mouchoirs était renversée, vide comme un désert après une tempête. Julien se redressa et jeta un regard furtif vers une petite pile d’essuie-tout roulée en boule à côté. Il éclata de rire, cette fois sans aucune retenue.

« Eh ben, si c’est pas du recyclage, ça… Je suis vraiment trop efficace. »

En se levant pour se diriger vers la salle de bain, il pensa à tous ces couples qui se compliquaient la vie avec des attentes irréalistes et des disputes inutiles. Pendant ce temps, lui avait passé une soirée simple, intense, et franchement agréable.

« Finalement, c’est vrai ce qu’on dit : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. »

Avec un sourire malicieux, Julien se promit de refaire ça l’année prochaine. Après tout, la Saint-Valentin est la fête de l’amour, et ce soir-là, il en avait reçu en abondance… de lui-même.

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