Les Confessions de la Nuit
Marc était devenu un habitué. Chaque soir, sans exception, il composait mon numéro, avide d’entendre ma voix lui susurrer des histoires torrides. Au fil du temps, il s’était attaché à moi, à mes récits, à ma façon de lui dévoiler mes aventures. Il ne se contentait plus d’imaginer mes gémissements feints ; il voulait le vrai, l’authentique. Alors, je lui racontais tout, sans filtre.
Ce soir-là, il attendait impatiemment la suite d’une promesse que je lui avais faite : celle de lui révéler les détails d’une nuit inoubliable que j’avais partagée avec mes voisins. Allongée sur mon lit, une main caressant lentement mon intimité, je lui murmurais les premiers mots, le plongeant dans mon souvenir, le guidant à travers mon plaisir.
Tout avait commencé lors d’un simple dîner chez ma voisine. Elle avait invité deux de ses amis, deux hommes à la carrure athlétique, au regard brûlant. Ce n’est qu’après quelques verres que j’ai compris qu’elle leur avait parlé de mon métier, de ces conversations que j’avais avec des inconnus, où ma voix devenait caresse et mes mots, une invitation à l’abandon.
Leur regard sur moi avait changé. Une lueur de désir pur s’était allumée dans leurs yeux, et je ne pouvais nier l’excitation qui montait en moi. Ils étaient superbes, musclés, leurs silhouettes dessinées par des heures de sport. J’ai laissé mon corps réagir avant même que ma raison ne puisse protester.
Quand l’un d’eux a posé une main sur ma cuisse, je n’ai pas reculé. Quand l’autre a effleuré ma nuque, j’ai frissonné. Très vite, les gestes sont devenus plus audacieux, plus pressants. Mes vêtements ont glissé le long de mon corps comme une seconde peau abandonnée, et leurs bouches se sont emparées de la moindre parcelle de chair offerte.
« Continue… » a soufflé Marc d’une voix rauque au bout du fil.
Je pouvais presque l’entendre haleter, deviner sa main serrée autour de son sexe. Mais je n’avais pas l’intention de le laisser jouir trop vite.
Je lui racontais comment leurs doigts avaient exploré chaque recoin de mon corps, comment l’un d’eux s’était agenouillé devant moi tandis que l’autre me caressait avec une délicatesse troublante. J’avais senti leurs bouches avides parcourir ma peau, embrasser mes seins durcis, descendre plus bas, jusqu’à ce que je n’aie plus qu’un souffle erratique pour seule réponse.
Puis, tout s’était enchaîné. Mon plaisir s’était décuplé lorsqu’ils avaient commencé à me prendre ensemble, l’un devant, l’autre derrière. Mon corps s’était offert sans retenue, accueilli avec une ferveur presque animale. Je leur appartenais le temps d’une nuit, prise entre leurs bras puissants, soulevée, bercée par la cadence ardente de leur désir.
À l’autre bout du fil, Marc grognait, suppliant presque que je continue. Mais je voulais le faire languir, l’empêcher de céder trop vite.
« Et ensuite ? » m’a-t-il demandé d’une voix tendue.
Ensuite, les rôles avaient changé, les corps s’étaient entremêlés, le plaisir était monté jusqu’à son paroxysme. La jouissance m’avait foudroyée, me laissant pantelante, repue. Les deux hommes, eux, avaient fini par se répandre sur ma peau brûlante, tandis que ma voisine, jusqu’alors spectatrice, s’était invitée à son tour…
Mais ça, c’était une autre histoire.
Marc a lâché un râle, un dernier soupir de plaisir. Il était allé au bout, incapable d’attendre davantage.
« Tu veux la suite ? » ai-je murmuré, taquine.
Il a ri doucement. Il rappellerait, bien sûr. Il voulait tout savoir.
Et moi… j’adorais lui raconter.