L’affaire du vibromasseur soldé

L’affaire du vibromasseur soldé

Les soldes, c’est un peu comme Noël pour adultes : une période magique où on peut craquer sans culpabiliser. Cette année, c’est décidé, je vais me faire plaisir. Juste moi, ma carte bancaire, et un besoin urgent de combler un certain… vide dans ma vie.

Après avoir parcouru les rayons habituels du centre commercial, je commence à désespérer. Rien ne me fait vibrer – au sens propre comme au figuré. Mais alors que je m’apprête à rentrer chez moi, bredouille, mon regard croise une boutique au fond d’une galerie. « Secret Délices” annonce l’enseigne en lettres roses néon.

Curieuse (et un peu en manque, soyons honnête), je m’approche et découvre un panneau irrésistible en vitrine : “Soldes sur TOUS les jouets – Jusqu’à -70%.” Un jouet, hein ? Pourquoi pas. Après tout, il n’y a pas de honte à vouloir se faire plaisir.

Une fois à l’intérieur, je suis frappée par l’atmosphère. Entre la lumière tamisée, la musique sensuelle, et un vendeur aussi suave qu’un acteur de film érotique, tout invite à se laisser tenter. Je m’aventure dans le rayon « sextoys », et là, c’est la révélation : “Le Maestro 4.0”, un vibromasseur de compétition avec plus de fonctionnalités qu’un téléphone dernier cri.

— “Excellent choix,” murmure le vendeur en me faisant un clin d’œil complice.

Je souris timidement, un peu gênée mais déterminée. Quelques minutes plus tard, j’ai adopté mon nouveau meilleur ami et rentre chez moi, impatiente d’inaugurer cette merveille technologique.

Chez moi, je déballe soigneusement le Maestro. Il est encore plus beau que sur la boîte : élégant, design, avec des courbes parfaites qui donnent envie de le tester tout de suite. Je parcours rapidement la notice, intriguée par cette mention mystérieuse : “Mode Turbo – réservé aux utilisateurs avertis.”

Défi accepté.

Après une douche rapide et une préparation mentale digne d’une athlète avant une compétition, je m’installe confortablement dans mon lit. Lumières tamisées, bougie parfumée, ambiance parfaite. Le Maestro démarre doucement, et je dois avouer : c’est une révolution. Les vibrations sont si délicieuses que je me surprends à soupirer dès les premières secondes. Mon corps se détend, ma respiration s’accélère, et je sens une chaleur douce monter en moi.

Mais soyons honnête : je suis une femme curieuse, et l’idée du fameux mode Turbo me titille. Après quelques minutes d’exploration sensuelle, je décide de passer à l’étape supérieure.

Grave erreur.

Le Maestro, en mode Turbo, ne plaisante pas. Dès que j’appuie sur le bouton, il passe de doux compagnon à machine infernale. Les vibrations sont si puissantes que je le lâche par pur réflexe. Il tombe du lit, rebondit sur le tapis, et commence à faire des tours de la pièce comme un lapin Duracell sous amphétamines.

Je me jette à quatre pattes pour essayer de l’attraper, mais il est plus rapide que moi. Il file sous la commode, où il continue à vibrer furieusement. Le bruit résonne dans tout l’appartement, et je commence à me demander si mes voisins pensent que je démolis un mur à coups de marteau-piqueur.

Finalement, je parviens à le déloger avec un balai, mais il m’échappe à nouveau et… BOUM ! Il cogne contre la porte d’entrée.

C’est à ce moment précis qu’on frappe à ladite porte.
— “Tout va bien ici ?” demande la voix grave de mon voisin du dessous.

Mortifiée, je cache le Maestro derrière mon dos et ouvre la porte avec un sourire crispé. Mon voisin me dévisage, l’air sceptique.
— “J’ai entendu un bruit bizarre… On aurait dit un mélange entre un drone et… euh… je sais pas.”

— “Oh, c’est rien, juste mon aspirateur !” improvisé-je, rouge comme une tomate.

Il hoche la tête, pas du tout convaincu, avant de retourner chez lui. Quant à moi, je ferme la porte, prête à affronter la bête.

De retour dans ma chambre, je décide qu’il est temps de reprendre le contrôle. Le Maestro continue à vibrer furieusement. Je tente de l’éteindre mais au moment où je l’appuie sur le bouton, il glisse à nouveau… cette fois en pleine ligne droite vers ma pile de livres.

Les livres tombent, le Maestro s’éteint enfin, et je m’effondre sur mon lit, essoufflée mais victorieuse.

Bilan de la soirée : un orgasme avorté, une crise de fou rire mémorable, et une leçon précieuse. La curiosité est une qualité… mais pas avec un vibromasseur en solde.

Le Maestro repose désormais dans son tiroir, avec une étiquette maison qui rappelle : “Mode Turbo interdit.”

 

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